étier et Maçonnerie Opérative

MÉTIER ET MAÇONNERIE OPÉRATIVE

Pour raconter l’histoire de la Franc-Maçonnerie, il conviendrait de choisir une origine. Nous disons «choisir» car, selon les auteurs, la Franc-Maçonnerie remonte, entre autre, à l’antiquité égyptienne, au Temple de Salomon, aux Templiers.

Il y a tout lieu de supposer que l’acte de bâtir, modifiant l’ordre de la nature, vécu comme Création, devait inévitablement inspirer une crainte mélangée d’orgueil aux premiers bâtisseurs. En faisant évoluer l’œuvre de Dieu, ou des Dieux selon le cas, l'homme antique ne pouvait guère échapper au sentiment de changer sa condition, d’atteindre à un état différent et supérieur, insoupçonné de son être.

Aussi, quitte à opter pour une origine, nous préférons aux antiquités lointaines, l’époque médiévale où sur notre terroir occidental, une initiation se manifeste qui propose aux constructeurs d’user de leur Métier pour accéder à une élévation à la fois technique et architecturale, induisant l’élévation spirituelle.

On appelle volontiers «bâtisseurs de cathédrales» ces hommes qui construisaient bien sûr toutes sortes d’églises, mais aussi de châteaux, maisons, etc. Grâce aux clercs qui formaient une partie de leur clientèle et qui veillaient sur les consciences, les Maçons du moyen âge mettaient en œuvre, outre leur savoir-faire (le” Métier”), le Devoir.

Les grandes dates “repères” ci-dessous permettent de suivre l’évolution de cette Maçonnerie de Métier depuis sa réalité totalement Opérative (physique) jusqu’aux prémices de son orientation vers le Spéculatif (spirituel).

1212
«Sculptores lapidum liberorum», c’est-à-dire tailleurs de pierres tendres  première mention (London Assize of Wages).

1230
L’apprentissage, comme pratique, attesté à Londres (Municipal Regulations).

1268
Le «Livre des métiers» d'Étienne Boileau atteste l’organisation des Maçons parisiens en un «Métier».

1275
Première assemblée attestée des Maçons allemands, à Strasbourg.

1277-1278
"Logias" (Vale Royal Abbey, Angleterre): première mention du terme «Loge» sous la forme de locaux.

1283
"Logias" (Cartulaire de Notre-Dame de Paris): première mention du terme Loge qui est le local «d’operatii» parisiens.

1351
«Statutes of labourers», accordés par Edouard III; le terme utilisé est: «a master freestone mason» ou «Mestre maçon de franche peer».

1356
Au plus tard, fondation de la «Company of Masons» (ou Mason’s Company), de Londres, seule «Guild» de Maçons anglais attestée avec certitude en Angleterre.

1376
«Freemason»: première utilisation du mot à Londres.

1390
Ms. Regius: «Constituciones Artis Gemetriae Secundum Euclydem», poème anglais des «Old Charges», le plus ancien connu à ce jour.

1397
Statuts de Trèves, pour les “Steinmetzen”.

1410
Ms. Cooke: “The History and Articles of Masonry”, prose anglaise de “Old Charges”, la première connue à ce jour.

1420
Première allusion au “Tour de France” des ouvriers et, par conséquent, au compagnonnage (ordonnance de Charles VI pour les cordonniers de Troyes), lequel ne peut donc avoir été l’ancêtre de la Franc-maçonnerie, ni se confondre avec elle, et n’exerça aucune influence sur son développement.

1423
Statuts d’Erfurt, pour les «Steinmetzen».

1459
Statuts de Ratisbonne, pour les «Steinmetzen».

1475
“Chaster of Incorporation of the Freemen-Masons and Wrights of Edinburgh”, délivrée par la ville.

1540
Première allusion, sous le signe de la “mère”, au compagnonnage, lequel ne peut donc avoir été l’ancêtre de la Franc-Maçonnerie, ni se confondre avec elle, et n’exerça aucune influence sur son développement (cf.1420) .

1550
Organisation en Écosse du “Mason World”, ensemble de signes, postures et mots de reconnaissance couverts par le secret.

1563
Statuts de Strasbourg, pour les “Steinmetzen”.

1564
Dernière assemblée générale des “Steinmetzen”, en Allemagne.

1583
Grand Lodge Ms. n°1, prose anglaise des “Old Charges”. L’invocation aux saints disparaît.

1598
Premiers procès-verbaux maçonniques connus (“Saint-Mary’s Chapel Lodge”, Edimbourg.) Ils attestent l’existence d’un rituel pour la réception (selon la première traduction française de “making”, avant “initiation”, des Apprentis enregistrés, et d’un autre pour le passage au grade, ou état, de Compagnon.

1598-1599
Schaw Statutes pour les Maçons d'Écosse. “Lodge” y désigne un groupe de Maçons fixés à demeure dans une ville ou un bourg.

Prémices de la Franc-Maçonnerie Spéculative, quelquefois appelée “PÉRIODE DE LA MAÇONNERIE D'ACCEPTATION”.

1619-1620
Le plus ancien registre conservé de la “Company of Masons” de Londres. Indices de l’existence d’une Loge “Acception”, ouverte à des personnes étrangères ou non au Métier, auprès de la susdite guilde des Francs-Maçons de Londres.

1646
Elias Ashmole, “antiquaire”, est “fait maçon” dans une Loge, sans doute occasionnelle, uniquement composée de Maçons acceptés, la première du genre en Angleterre (Warrington, Lancashire, 16 octobre).

1662
«Incorporation» par le roi Charles II de la «Royal Society» de Londres, en gestation depuis 1646 et née, en fait, deux ans auparavant. La Charte de 1663 l’intitule «The Royal Society of London for the Improving of Natural Knowledge by Experiments» (puis ce sera, et jusqu’aujourd’hui : «The Royal Society for Improving Natural Knowledge»).

1670
Dans la Loge d’Aberdeen, en Écosse, les opératifs sont devenus minoritaires.

1688
Première Loge non-opérative attestée en Irlande (Trinity College, Dublin), où la Franc-Maçonnerie existait depuis le XVIe siècle.

1696
Trinity College Ms.: prose irlandaise des “Old Charges”; première trace d’un troisième degré, celui de Maître Maçon (Loge non-opérative de Trinity College, Dublin) par dédoublement du “Fellow Craft or Master Mason” opératif.
“Edinburgh Register House Ms.”, le plus ancien des catéchismes maçonniques connu.

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